OM – Mandanda annonce sa retraite, ultime hommage

OM – Mandanda annonce sa retraite, ultime hommage

Il y a des annonces qui sonnent comme la fin d’une époque. Celle de Steve Mandanda, confiant dans les colonnes de L’Équipe qu’il mettait un terme à sa carrière à 40 ans, appartient à cette catégorie. Libre depuis le 1er juillet après la fin de son contrat avec Rennes, l’ancien international tricolore (35 sélections) quitte la scène avec le statut de légende de l’Olympique de Marseille. Plus qu’un gardien, il a incarné une génération, traversé les ères, tenu la barre dans les tempêtes comme dans les moments de gloire. 

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On pourrait croire que son statut se résume à sa longévité : 14 saisons au club, 613 matchs disputés avec l’OM, record absolu. Ce serait déjà suffisant pour bâtir une légende. Mais Mandanda, c’est bien plus qu’une fidélité exceptionnelle. Il n’a pas été seulement un gardien installé, il a été un acteur central de l’histoire moderne de l’OM. Sous Eric Gerets, Didier Deschamps, Marcelo Bielsa, Michel ou Rudi Garcia, il a brillé au point d’être élu avec chacun de ses techniciens meilleur portier de Ligue 1. Sous André Villas-Boas, il a même décroché son deuxième titre de Phocéen d’Or en 2020, signe d’une constance et d’une reconnaissance qui dépassent les simples performances techniques.

Installé presque par accident, lors d’une blessure de Carrasso qui lui ouvre la voie, Mandanda ne rendra plus jamais la place. De gardien surdoué, agile sur sa ligne et rassurant dans ses interventions, il va apprendre à évoluer. Sous Didier Deschamps, il devient capitaine, apprenant à diriger, à parler, à guider. Sous Marcelo Bielsa, il travaille son jeu au pied, devenant plus complet encore. Peu de gardiens ont su autant traverser les époques, épouser les philosophies d’entraîneurs aussi différentes, tout en restant performants.

Bien sûr, Mandanda n’a pas toujours été irréprochable. Certaines saisons l’ont vu décliner, parfois trop installé, parfois en manque de concentration. Marseille, ville exigeante, n’a jamais épargné son capitaine. René Malleville, dans un coup de gueule resté célèbre, l’avait même tancé dans une punchline passée à la postérité : "qu'on arrête de me dire "tu as tort de critiquer Mandanda". Je critique qui je veux et tous ceux qui le méritent". Mais il est revenu derrière à son meilleur niveau. A chaque fois.

Le dernier exemple reste celui de Jorge Sampaoli. L’Argentin avait décidé d’installer Pau Lopez comme numéro 1 lors de son passage dans la cité phocéenne. Mais quand est venu le moment de sécuriser une deuxième place qualificative pour la Ligue des champions, Mandanda a repris le rôle de titulaire. Et comme souvent, il a répondu présent avec des arrêts décisifs.

A l'heure où l'OM s'apprête à retrouver la Ligue des champions, il faut se souvenir de ses exploits européens. Parce que si l'OM a pu y signer des performances au XXIe siècle, cela n'a jamais été sans Mandanda. Son match à San Siro reste dans toutes les mémoires : Marseille élimine l’Inter Milan grâce à une performance XXL de son gardien. À Anfield, le but splendide de Valbuena n’a pas été une simple anecdote parce que Mandanda a multiplié les parades pour maintenir le rêve.

Ses 47 matchs de Ligue des champions sous le maillot olympien en font une référence. Il n’est peut-être pas au niveau de Fabien Barthez dans le livre de l'OM, il en convient lui-même. Difficile de rivaliser avec l’homme du match le plus important de l’histoire de l’OM. Mais il se place sans doute au-dessus d'autres monuments comme Carnus ou Olmeta. C'est dire la place du bonhomme. Peu de joueurs, dans l’histoire récente, ont bénéficié d’un tel attachement. Et ce n'est pas, parce qu'il était gentil ou qu'il avait le mérite d'être là.

À 40 ans, il aurait pu continuer. Le Havre, Lorient, Guingamp, Brest ou Montpellier l’ont sollicité. Mais il a dit non. Parce qu’il sait que la fin doit être à la hauteur de ce qu’il a construit. Pas question d’une saison de trop, pas question d’effriter une légende. Mandanda s’arrête au bon moment, lucide, fidèle à son image. Sur ce match au Vélodrome en mai dernier où il rentre pour le temps additionnel avec un stade entier en délire. Un moment, une émotion qui vaut bien des trophées, bien des contrats. Mandanda l'a vécu et c'est totalement mérité.

Romain Canuti