Lyon/OM – Lyon est-il vraiment moins fort ?
À l’approche du choc de la 3e journée de Ligue 1 entre l’OM et Lyon, la nouvelle est tombée comme un petit soulagement côté marseillais : Georges Mikautadze ne sera pas de la partie. Le Géorgien, homme providentiel de l’attaque lyonnaise depuis plusieurs mois, est en instance de départ. Villarreal a accéléré les négociations et souhaite l’enrôler dès maintenant, privant ainsi les Gones de leur meilleur atout offensif pour l’un de ses rendez-vous majeurs de la saison. Mais le mercato a ses règles, et les nouveaux dirigeants, contraints par les erreurs de gestion héritées de John Textor, ont accepté de sacrifier certaines ambitions pour maintenir l’équilibre financier et sportif. De prime abord, difficile de ne pas voir dans cette absence une formidable opportunité pour les Marseillais. L’OM n’aborde pas ce déplacement dans la sérénité la plus totale, mais de l’autre côté, Lyon ne ressemble plus à l’équipe qui avait terminé 6e de Ligue 1 et atteint les quarts de finale de Ligue Europa. Les départs se sont enchaînés, certains stratégiques, d’autres imposés. Alors, Lyon est-il vraiment affaibli ? Ou bien ce jugement hâtif masque-t-il une réalité plus nuancée ?
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Difficile, à première vue, de ne pas imaginer une équipe décimée. Quand on retire cinq titulaires indiscutables du onze de la saison précédente, la perte paraît abyssale. Perri, gardien titulaire, a rejoint Leeds, Alexandre Lacazette, capitaine et symbole, est parti tenter l’aventure saoudienne à NEOM. Nemanja Matic, qui avait apporté son expérience dans l’entrejeu, s’en est allé à Sassuolo. Rayan Cherki, promesse tant attendue, a fini par rejoindre Manchester City. Et désormais, Mikautadze, meilleur buteur et garant des points précieux, prend la direction de l’Espagne. Mais il faut se méfier des analyses qui ne reposent que sur la liste des départs. Car derrière ce dégraissage, l’OL a su conserver un noyau solide.
Si l’on observe le onze le plus utilisé la saison passée, six éléments sont restés. La défense, notamment, est demeurée intacte. Maitland-Niles à droite, Mata dans l’axe, Niakhaté en patron de la relance et Tagliafico sur le couloir gauche forment une ligne stable, qui offre à Paulo Fonseca une base rassurante. Au milieu, Corentin Tolisso continue d’incarner une valeur sûre du championnat. Et devant, Lyon s’appuie toujours sur Malick Fofana. L’ailier belge, convoité par l’OM lors du mercato, a confirmé tout son potentiel. Sa percussion et sa capacité à déséquilibrer une défense constituent un danger permanent. Dans un système sans Mikautadze, il sera naturellement l’option offensive numéro un.Contrairement à l’image d’un club affaibli, Lyon a tenté de compenser les départs par des arrivées cohérentes. Tyler Morton, milieu anglais en provenance de Liverpool, est l’une des trouvailles du mercato. À seulement 22 ans, il allie activité et qualité technique, s’intégrant rapidement dans le collectif. Les Tchèques Sulc et Karabec, moins connus du grand public, apportent fraîcheur et intensité. Et Fonseca a toujours su valoriser ce type de profils travailleurs et disciplinés.
Les Lyonnais ont commencé par deux victoires. La première, arrachée à Lens, a surpris. Le scénario fut favorable, le but de Mikautadze décisif, mais au-delà du score, Lyon a montré une capacité à résister, à tenir dans la difficulté. La deuxième victoire, face au promu Metz, a confirmé une dynamique positive, avec une maîtrise plus affirmée et des signes encourageants dans l’animation. Paulo Fonseca a l’occasion de transformer ce contretemps de l'avant-centre en moteur. De tels épisodes, souvent, renforcent un groupe et décuplent sa motivation. La rencontre contre l’OM s’annonce comme un test révélateur pour eux. Pour Marseille, c’est l’occasion de faire oublier la terrible soirée de Rennes.
