OM : Facundo Medina, il y a tout pour que ça marche

OM : Facundo Medina, il y a tout pour que ça marche

Il suffit parfois de quelques minutes face aux micros pour poser les bases d’une relation solide entre un joueur et son nouvel environnement. Ce mercredi, Facundo Medina n’a pas eu besoin de forcer son naturel pour marquer des points lors de sa présentation officielle comme nouvelle recrue de l’Olympique de Marseille. Dans une salle de presse qui a intimidé plus d'une recrue, l’ancien joueur du RC Lens a fait preuve d’une aisance déconcertante. Mêlant un français perfectible mais appliqué à quelques tournures en espagnol, il a immédiatement fait tomber les barrières, déclenchant des sourires et imposant le respect par son attitude. Rien d’arrogant, simplement une envie de bien faire, de se faire comprendre et de montrer qu’il est déjà un peu chez lui. Cela ne garantit rien pour la suite, bien sûr, mais c’est une première pierre posée avec méthode et sincérité. Car à Marseille, on le sait, il ne suffit pas d’être bon footballeur pour s’imposer. L’histoire du club regorge de joueurs talentueux qui ont échoué à s’adapter à l’environnement, à la pression ou à l’exigence de la ville. À l’inverse, certains profils plus rugueux, moins brillants sur le papier, ont su tirer leur épingle du jeu simplement parce qu’ils comprenaient l’importance de l'institution. Sur ce plan-là, Medina a déjà pris une longueur d’avance. Il n’a pas donné l’impression d’un homme impressionné par le décor ou le maillot, mais plutôt celle d’un professionnel conscient de ce qu’on attend de lui, qui prend les choses avec sérieux sans se prendre au sérieux.

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On serait cependant bien naïf de tirer des conclusions définitives sur la base d’une conférence de presse. Le souvenir d’Ismaël Koné, brillant devant les caméras en début d’été 2024 mais beaucoup moins convaincant une fois les matchs officiels commencés, est encore frais dans toutes les têtes. La vraie réponse, Facundo Medina devra la donner sur le terrain. Mais son aisance médiatique laisse penser qu’il saura aussi être à l’aise dans le vestiaire, un élément souvent sous-estimé dans l’adaptation d’un joueur, surtout dans un club aussi exposé que l’OM. On sent chez lui une personnalité affirmée, sans être dominante, qui saura s’intégrer dans un groupe déjà marqué par des leaders forts comme Rabiot, Højbjerg ou Balerdi.

Autre élément déterminant dans cette arrivée : les conditions du transfert. Contrairement à ce que certains ont pu croire en lisant en diagonale, Medina ne signe pas pour 20 millions d’euros. Le défenseur argentin arrive en prêt payant de deux millions d’euros, assorti d’une option d’achat obligatoire fixée à 18 millions. En apparence, cela revient au même sur le plan comptable, mais dans les faits, cela change tout. Cette formule permet à l’OM de préserver sa trésorerie immédiatement, mais aussi de lisser l’impact du transfert sur les finances du club, et possiblement de l’associer à des conditions sportives précises. Et c’est peut-être là que réside le coup de génie. On se souvient que l’été dernier, Pierre-Emile Højbjerg avait été présenté comme un renfort majeur, avec une option d’achat dite "obligatoire", qui s’est révélée en réalité conditionnée à une qualification pour la Ligue des champions. Si la même formule a été appliquée à Medina, alors le club se donne la possibilité de ne pas être piégé si les résultats ne suivent pas. Et surtout, cela libère le joueur d’un poids. Car même si les tarifs ont explosé sur le marché des transferts, la symbolique des 20 millions d’euros pèse encore dans l’inconscient collectif. À Marseille plus qu’ailleurs, cette étiquette peut devenir un fardeau. On l’a vu avec Duje Caleta-Car, recruté pour une somme équivalente il y a quelques années, et qui a parfois souffert de l’attente démesurée qu’il suscitait. Être un défenseur central à 20 millions implique, pour beaucoup, d’être à la fois impassable dans les duels, précis à la relance, vocal dans le placement et même dangereux sur coups de pied arrêtés. Un cahier des charges difficile à remplir, surtout dans un club en perpétuel mouvement comme l’OM. Medina, lui, n’a qu’à être lui-même. Il ne lui sera pas demandé de réinventer la roue, juste d’être à la hauteur de ce qu’il a montré à Lens pendant quatre saisons.

Surtout, le système de jeu de Roberto De Zerbi semble taillé pour le mettre en valeur. Le coach italien, adepte d’un jeu de possession élaboré avec des relances courtes et des défenseurs impliqués dans la première phase de construction, peut faire de Medina un pion clé de son échiquier. Ce dernier a prouvé à Lens qu’il n’avait pas peur d’être pressé, qu’il savait sortir proprement les ballons sous pression. Dans un rôle de central gauche d’une défense à trois ou même à quatre, il pourrait apporter une stabilité bienvenue à une arrière-garde qui, l’an passé encore, a montré trop de fébrilité dans les moments chauds. L’autre aspect à prendre en compte est le contexte personnel du joueur. Facundo Medina n’est pas un novice. À 25 ans, il connaît déjà bien la Ligue 1, il a disputé la Ligue des champions avec Lens, il a goûté aux sélections argentines, et surtout, il semble avoir la maturité nécessaire pour assumer un rôle important sans se brûler les ailes. Son arrivée ne s’inscrit donc pas dans la catégorie pari. Il l'est, par définition, car rien n'est jamais certain dans le football, c'est d'ailleurs pour ça que l'on aime ce sport. Mais en tout cas, Facundo Medina à Marseille, il y a tout pour que ça marche.