OM : Luis Henrique, l’éternel paradoxe brésilien
L’embrasement de l’automne
Quand la saison 2024-2025 débute, personne ne sait vraiment à quoi s’attendre avec Luis Henrique. Mais Roberto De Zerbi, nouvel homme fort du banc marseillais, lui offre une vraie chance dans un 4-2-3-1 résolument offensif. Positionné axe gauche derrière l’attaquant, l’ailier montre un visage transfiguré : prises d’initiative, percussions, frappes osées, appels tranchants… il devient soudain ce joueur que l’on croyait avoir perdu au fond du banc ou dans ses doutes.
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Contre Brest, il signe un doublé somptueux, dribbles chaloupés et célébration rageuse à la clé. Face à Lens, il fait tourner en bourrique la défense nordiste. Il y a cette période, en octobre-novembre, où tout semble cliquer. Même repositionné piston droit – un choix audacieux de De Zerbi – il reste percutant, voire décisif. Contre Lyon, il délivre le Vélodrome d’une frappe enroulée dans le petit filet à la 85e. Ce soir-là, on se dit : "Ça y est. Il est enfin là". Son compteur affiche alors 6 buts et 5 passes décisives en championnat. Mais surtout, il rayonne. Il ose. Il sourit.
Le grand silence de l’hiver
Puis, sans crier gare, le rideau tombe. La lumière vacille. Et Luis Henrique disparaît. Ce n’est pas une blessure. Pas un choix tactique. Juste… une absence. Sur le terrain, il est là, mais comme un fantôme. Il touche moins de ballons. N’ose plus dribbler. Joue à la sécurité, en retrait. Son couloir devient une impasse. À Nice, à Monaco, à Reims, il traverse les matchs sans les marquer. Même son regard change. On ne voit plus la joie. Plus cette insouciance brésilienne qui, même dans l’adversité, respire le foot.
Il y a cette action contre le PSG, en février : il reçoit le ballon seul à droite, peut provoquer, peut centrer… mais stoppe net, revient en arrière, et perd la balle. Les supporters olympiens n'ont pas de haine. Juste de la frustration. De l’incompréhension. Comment un joueur capable de tant peut-il s’éteindre aussi brutalement ? Pourquoi ce repli, cette autocensure ? La question brûle les lèvres. Même De Zerbi, en conférence, reste évasif : "Luis est un joueur sensible. Il doit croire plus en lui."
Une affaire de tête, plus que de pied
La vérité, c’est peut-être là. Dans la tête. Parce que techniquement, Luis Henrique n’a jamais été en défaut. Il a du ballon, c’est indéniable. Ce qu’il lui manque, c’est ce feu intérieur, cette audace permanente que réclame le football de haut niveau. Ce courage d’échouer, pour mieux réussir ensuite. Son entourage parle d’un garçon discret, introverti, pas toujours à l’aise avec la pression. La comparaison avec ses coéquipiers plus démonstratifs – Gouiri, Greenwood – est cruelle. Lui n’a pas ce charisme naturel. Et dans une ville comme Marseille, où le public sent tout, où l’on joue avec le cœur avant les pieds, ça pèse. Les doutes reviennent. Et Luis Henrique, au lieu de réagir, se referme.
Et maintenant ?
Il ne reste plus qu’un détail, mais c’est un détail qui pèse lourd : l’accord de l’OM. Pour le reste, c’est bouclé. Luis Henrique a dit oui à l’Inter Milan. Le gamin timide de João Pessoa s’apprête à traverser les Alpes, direction San Siro, où l’attend un nouveau chapitre, une nouvelle promesse. À Marseille, ce départ laisse un goût amer. Parce qu’on l’a vu briller. Parce qu’on sentait que quelque chose pouvait enfin se construire. Mais la patience a ses limites, et le football n’attend pas. L’OM, de son côté, réfléchit encore. Faut-il accepter l’offre ? Faut-il retenir un joueur qui, lui, a déjà l’esprit ailleurs ? Difficile à dire.
Ce transfert, s’il se concrétise, résonne comme une drôle de fin. Pas vraiment un échec, pas vraiment une réussite. Juste une histoire inachevée. Un potentiel entrevu, jamais totalement confirmé. Un joueur qu’on a voulu aimer, qu’on a parfois défendu contre vents et marées, et qui s’en va sans qu’on ait pu vraiment trancher : crack ou mirage ? Luis Henrique, c’était ce joueur qui pouvait enflammer le Vélodrome d’un crochet ou d’un centre millimétré. Celui qui nous a donné autant de frissons que de frustrations. Et s’il s’en va, ce ne sera pas avec de la rancune, mais avec ce pincement typiquement marseillais, celui qu’on garde pour les histoires qu’on aurait voulu plus belles.
Bonne route, minot. Et fais-nous mentir.
