OM : Adrien Rabiot, un Phocéen d'Or à la hauteur des attentes
Dès ses premiers pas à la Commanderie, Adrien Rabiot s’est immédiatement distingué par un professionnalisme exemplaire. Premier arrivé à l’entraînement, souvent dernier parti, le milieu français a rapidement imposé des standards élevés à ses coéquipiers. Cette rigueur quotidienne n'est peut-être pas devenue contagieuse au sein d’un effectif jeune mais elle a eu le mérite de donner le ton, de fixer un cap. Son exemplarité, louée par le staff et ses partenaires, a sans aucun doute permis à Marseille de hausser globalement son niveau d’exigence.
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Au-delà de l’exemple, Rabiot a également assumé un leadership vocal, n’hésitant pas à sortir du confort habituel des discours prudents après les matchs difficiles. Ainsi, après une douloureuse défaite à Reims, où lui-même n’avait pas brillé, Rabiot avait publiquement mis en cause l’implication de Luis Henrique et Mason Greenwood. Sans agressivité inutile, mais avec suffisamment de fermeté pour marquer les esprits et pousser les deux jeunes joueurs à se responsabiliser davantage. Une prise de parole risquée mais assumée, qui démontre bien à quel point Rabiot est prêt à tout pour faire avancer son groupe. Il aurait pu être plus flou, ne viser personne. Mais cela n'aurait sûrement pas eu le même impact.
Reste que c'est surtout sur le terrain qu'il a marqué les esprits. Après avoir signé mi-septembre, et le temps d'une mise en route contre Strasbourg et Angers, Rabiot a rapidement trouvé ses marques. Indéboulonnable aux yeux de Roberto De Zerbi, il est devenu en quelques semaines le rouage essentiel du dispositif marseillais. Son impact est devenu évident, tant dans la récupération que dans la projection vers l'avant. Cette polyvalence lui a permis d'occuper différents postes au milieu sans jamais perdre en efficacité. Preuve de cette indispensable présence, hormis la fin anecdotique d’un premier tour de Coupe de France déjà gagné, Adrien Rabiot aura disputé l’intégralité des minutes disponibles.
Lors de son arrivée à Marseille, le recrutement d’Adrien Rabiot avait suscité beaucoup d’enthousiasme et de curiosité. La venue d’un international français, expérimenté en Ligue des Champions et ayant évolué à la Juventus, représentait une véritable ambition affichée par l’OM. Contrairement à de nombreuses recrues prestigieuses du passé, Rabiot a su immédiatement répondre aux attentes élevées placées en lui. Là où Alexis Sanchez et Pierre-Emerick Aubameyang avaient convaincu dès leur première saison grâce à leur capacité à marquer, Rabiot s’est distingué par un autre profil : un milieu relayeur capable de scorer (8 buts en 30 matchs), mais aussi de construire, avec 6 passes décisives et une présence permanente dans le jeu. Ce bilan statistique est remarquable, non pas parce qu’il écrase la concurrence par le volume de buts ou d’assists, mais parce qu’il illustre parfaitement le rôle stratégique tenu par Rabiot tout au long de cette saison. Moins spectaculaire peut-être, mais tout aussi décisif. Son influence se mesure autant dans l’équilibre tactique qu’il apporte à l’équipe que dans les statistiques individuelles.
Sur le plan émotionnel, le parcours d’Adrien Rabiot aurait pu être délicat à Marseille en raison de son passé parisien. Sept saisons passées au PSG auraient pu susciter défiance ou méfiance auprès des supporters marseillais. Pourtant, Rabiot a parfaitement négocié cet aspect sensible. Sans provocation inutile ni déclaration démagogique, il a choisi de répondre par ses performances. Aucun baiser d’écusson excessif, aucune déclaration exagérée dans la presse nationale. Seulement du sérieux, du travail, et des performances sur le terrain. Cette sobriété intelligente lui a permis de gagner le respect unanime des supporters olympiens.
Adrien Rabiot a surtout été moteur d’un succès collectif crucial pour l’avenir immédiat du club phocéen : une qualification directe en Ligue des champions. Objectif clairement fixé dès son arrivée, en lien direct avec Mehdi Benatia, autre figure d’expérience dans l’environnement marseillais, cette ambition affichée a été atteinte. C’est donc également pour cette réalisation concrète que Rabiot est célébré. En permettant à Marseille de retrouver directement la plus prestigieuse compétition européenne, il a concrètement rempli sa mission initiale. Il aurait été en première ligne en cas d'échec, à la une des journaux avec des titres peu sympathiques pour moquer cette énième projet de relance. Il mérite logiquement les lauriers alors que la mission a été atteinte.
Le palmarès de Phocéen d’Or, prestigieux dans l’histoire récente de l’OM, accueille donc logiquement Adrien Rabiot. Ce trophée consacre une saison pleine, durant laquelle il aura devancé deux autres éléments essentiels de l’effectif : le gardien Geronimo Rulli, auteur d’une grande saison et régulièrement élu joueur du mois, et Mason Greenwood, l'attaquant anglais également très apprécié.
Merci donc Adrien pour cette saison, pour ton engagement quotidien, ta franchise bienveillante, et ton leadership naturel. Marseille a désormais hâte de voir comment tu vas aborder ce deuxième chapitre en blanc et bleu, car il est difficilement concevable de ne pas t'imaginer au casting de cette suite.
