OM : "De Zerbi devrait apprécier le profil de Paixão"

Pour commencer, pouvez-vous nous présenter les points forts et les points faibles du joueur ?

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Nicolas Clugnac : "C’est un joueur qui percute, crée des décalages et aime provoquer ses adversaires en un contre un. Il a une vraie capacité à repiquer de la gauche vers l’axe pour frapper, avec une excellente frappe de loin et une finition de qualité. Il enchaîne les matchs sans connaître de blessures majeures, ce qui en fait un joueur fiable. Néanmoins Il souffre d’inconstance depuis son arrivée, même si cela s’est amélioré au cours des trois derniers mois. Il reste à voir si cette progression est durable ou liée au rythme d’un match tous les trois jours. Enfin, il semble avoir atteint son plafond et il n’est pas certain qu’il dispose encore d’une grande marge de progression."

Quels seraient ses axes de progression ?

Nicolas Clugnac : "Il doit principalement gagner en régularité et enchaîner les bonnes performances, notamment dans les gros matchs. Face à l’Ajax ou au PSV par exemple, il a eu tendance à disparaître. Il devrait également réduire les déchets dans son jeu."

Beaucoup de clubs seraient intéressés par son profil cet été. Son départ est-il acté ou Feyenoord peut-il espérer le conserver encore une saison ?

Nicolas Clugnac : "Son départ semble quasiment acté. Le joueur a fait le tour de la question à Feyenoord, et le club souhaite en tirer une grosse somme pour renforcer ses finances. Plusieurs clubs italiens et anglais se sont renseignés, et il semblerait que le joueur ait exprimé une préférence pour un départ en Italie ou en Angleterre."

Un montant de 40 millions d’euros est évoqué. Est-ce un prix juste selon vous ?

Nicolas Clugnac : "Honnêtement, 40 millions me semblent excessifs. Personnellement, je n’aurais pas mis plus de 20 millions d’euros en raison de son irrégularité. Mais la capacité des clubs anglais à investir massivement et les progrès de Feyenoord dans la vente et la négociation de ses joueurs peuvent faire grimper son prix entre 30 et 40 millions d’euros."

L’OM va vendre Luis Henrique à l’Inter Milan pour 25 millions d’euros bonus compris. Paixão serait-il une bonne solution pour le remplacer ? Jonathan Rowe pourrait-il être son concurrent au poste ? Pensez-vous qu’il pourrait rapidement s’imposer comme titulaire indiscutable ?

Nicolas Clugnac : "Luis Henrique a parfois joué piston, ce qui n’est pas un rôle pour Paixão. En revanche, s’il s’agit d’évoluer comme ailier gauche, c’est un poste où il est à l’aise. Il n’a jamais joué à droite, mais il peut aussi dépanner en numéro 10. Il s’est bien adapté en passant du Brésil aux Pays-Bas, ce qui laisse penser qu’il pourrait s’adapter rapidement à la Ligue 1, même si le championnat est plus physique."

Est-il adapté au système de Roberto De Zerbi, qui envisage de repasser en 4-2-3-1 ?

Nicolas Clugnac : "Oui, parfaitement. Il peut jouer ailier gauche, éventuellement numéro 10, ou même dans l’axe. Il fait les efforts défensifs quand on le lui demande et aime évoluer en transition rapide, comme sous Arne Slot ou Robin van Persie. De Zerbi devrait apprécier ce profil."

Dans quel rôle évoluait-il cette saison à Feyenoord ?

Nicolas Clugnac : "Il a essentiellement joué ailier gauche, avec quelques apparitions comme numéro 10 ou attaquant de pointe sur de courtes séquences. Il a été titulaire quasiment toute la saison sans blessures notables. Il disposait d’une certaine liberté offensive pour repiquer vers l’axe et tenter sa chance, tout en étant impliqué défensivement, notamment lors de rencontres comme face au Milan AC."

A-t-il les épaules pour s’imposer à l’OM, un club où la pression peut être énorme ?

Nicolas Clugnac : "Feyenoord est un club où la pression est comparable à celle de l’OM. Rotterdam, comme Marseille, est une ville populaire, ouvrière, avec une grande ferveur et une forte hostilité envers la capitale. Le public est exigeant et réagit fortement aux mauvais résultats, comme on l’a vu contre l’Ajax. Paixão a donc l’habitude de jouer dans des stades pleins de 50 000 à 60 000 places où l’ambiance est électrique. La pression marseillaise ne devrait pas être un problème pour lui."

A-t-il explosé rapidement à Feyenoord ou a-t-il eu besoin d’un temps d’adaptation ?

Nicolas Clugnac : "Il s’est adapté très rapidement, en moins de six mois. Initialement destiné à jouer avec la réserve (Jong Feyenoord), il a saisi sa chance dès ses premiers bouts de match. Il a su prendre le relais de Sinisterra après son départ et s’imposer dans le onze titulaire. Sa trajectoire rappelle celle de joueurs comme Santiago Giménez ou d’autres qui, comme Luis Suárez ou Ronaldo avant eux, ont utilisé le championnat néerlandais comme tremplin vers le très haut niveau."