OM-PSG : et si la rivalité appartenait désormais au passé ?

OM-PSG : et si la rivalité appartenait désormais au passé ?

Voilà, c'est fait. Ils ont gagné. Paris a battu l'Inter Milan, et pas qu'un peu : 5-0. Mieux que les démonstrations du grand Milan contre le Barça ou le Steaua, il faut remonter au Real Madrid en noir et blanc pour trouver la trace d'un succès aussi net en finale. Écrire cela, ce n'est pas de la provocation, c'est factuel. Ça fait peut-être mal, mais le constat est là. Maintenant, comme dans chaque situation, il y a une opportunité : que peut-on tirer de cette soirée quand on est supporter de l'Olympique de Marseille ?

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Peut-être le fait de se dire que cette rivalité est morte le 31 mai, que ça ne sert plus à rien de faire monter la sauce une semaine avant le match aller, une semaine avant le match retour, d'événementialiser une opposition qui n'a plus lieu d'être. Petit rappel : la rivalité avec le Paris Saint-Germain s'est écrite à la fin des années 80 sur le terrain, Bernard Tapie favorisant l'entrée au capital du club de Canal+ pour que cette confrontation tire le championnat de France vers le haut, mais aussi en tribunes, les supporters de l'OM, antifascistes, ne goûtant guère au culte du nazisme des Boulogne Boys. Que reste-t-il de tout cela ? Quasiment rien. Le nouveau crack du PSG, Désiré Doué, est né à Angers. Quand le Qatar a racheté le PSG, il soufflait six bougies sur son gâteau d'anniversaire… autant dire que la rivalité avec l'OM, il ne sait pas trop ce que c'est. Il y a juste de nouveaux supporters reprenant des chants de l'époque en se disant que ça fédère contre l'ennemi, ignorant la connotation plus que raciste de ceux-ci (celui qui fait référence aux rats). À Marseille, persistait un chambrage bien plus bon enfant : le délire de l'étoile sur le maillot, la référence à la Ligue des champions gagnée en 1993, la seule au palmarès du football français depuis 70 ans. Paris, malgré les millions du Qatar, se cassait chaque année les dents en phase finale avec des scénarios toujours plus rocambolesques (la remontada en 2017, la défaite contre Manchester United à qui il manquait une moitié d'équipe en 2019, Benzema sur Donnarumma en 2022…). Un running gag qui revenait à chaque printemps et qui commençait, mine de rien, à s'inscrire dans les grandes malédictions qui font le sel de l'histoire d'un sport. C'est donc bel et bien terminé. Oui, le Qatar aura mis 14 ans pour hisser son club sur le toit de l'Europe, là où Bernard Tapie n'y sera parvenu qu'en 7 ans. Mais en une finale, Paris a mis cinq buts, alors que l'OM n'en a inscrit qu'un en cinq finales de coupe d'Europe. Faut-il donc encore la ramener ?

Il est peut-être plus sage de prendre une résolution et de cesser de regarder dans leur miroir pour exister. De renforcer sa propre identité, sans compter sur une opposition avec un autre club pour avancer. Aujourd'hui, l'OM est un club détenu par un Américain, présidé par un Espagnol, entraîné par un Italien. Et il y a plus d'une raison de l'aimer d'amour et de s'y reconnaître quand on est Marseillais. Car ce club a fait toute la saison à guichets fermés : plus de 60 000 fadas tous les quinze jours qui se sont cassé la voix pour l'Olympique, pour le plaisir de vibrer ensemble. Sans chercher si c'est mieux ou moins bien ailleurs, c'est sur cette ferveur qu'il faut s'appuyer pour mettre en place un projet sportif réaliste tout en étant excitant : se qualifier directement pour deux, trois, quatre éditions de la Ligue des champions pour engranger les revenus qui vont avec. De quoi prendre place parmi les 15 à 20 plus gros clubs européens. Et là, l'OM pourra de nouveau exister dans l'exercice qui a fait sa légende : ses matchs couperets à domicile où des joueurs bousculent la logique et se transcendent par la grâce d'une ambiance incandescente. Que ce soit contre Leipzig, Newcastle… ou pourquoi pas le Paris Saint-Germain en championnat.