Franck Mc Court, le courage d’un homme face à un système
Il y a des paroles qui claquent comme un coup de tonnerre dans un ciel lourd de mensonges et de compromissions. Ce vendredi, Franck McCourt, propriétaire de l’Olympique de Marseille depuis bientôt une décennie, a choisi de sortir du silence dans les colonnes du Figaro. Un choix rare, mesuré, mais surtout courageux. Rare, car l’homme ne s’expose que rarement dans les médias français. Mesuré, parce que ses mots, loin d’être lâchés à la volée, sont pesés, argumentés, implacables. Courageux, enfin, car s’élever contre le Paris Saint-Germain, Nasser Al-Khelaïfi et Vincent Labrune, c’est secouer tout un système qui se satisfait depuis trop longtemps d’une injustice organisée.
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Et cette fois, McCourt n’a pas pris de gants. « Cela fait neuf saisons que je suis engagé dans le club. Depuis mon arrivée, j’ai entendu une multitude de promesses non-tenues. (…) La LFP ne représente plus les clubs, et les résultats en attestent globalement : c’est un échec », lâche-t-il sans détour. Derrière cette phrase, il y a l’expérience d’un propriétaire qui a vu les mêmes schémas se répéter, les mêmes décisions tomber d’en haut, les mêmes équilibres faussés au bénéfice d’un seul. Le point de bascule ? Le fameux rapport co-signé par la LFP au sujet de la loi Lafon, transmis aux instances politiques sans que les clubs eux-mêmes n’aient leur mot à dire. Voilà qui résume parfaitement le malaise : un football français confisqué par une poignée de décideurs, au mépris de ceux qui le font vivre.
McCourt a décidé de hausser le ton. Et il fallait du cran pour le faire. Car dans ce combat, il ne s’agit pas seulement de pointer les errements financiers ou la gouvernance opaque de la Ligue. Il s’agit de mettre en lumière un scandale qui dure depuis plus d’une décennie : l’injustice d’un championnat où un seul club, dopé par une puissance financière inédite, écrase la concurrence et confisque l’horizon. Le PSG, fort de ses moyens colossaux, rafle tout et impose son rythme, pendant que les autres s’épuisent à colmater les brèches.
McCourt ne s’y trompe pas : il ne s’agit pas de nier les relations cordiales qu’il peut entretenir avec le président parisien, mais d’affirmer une divergence de fond. Quand Nasser se félicite du sacre du PSG en Ligue des champions pour prouver que « tout fonctionne bien à la LFP », McCourt rappelle que non, justement, tout ne fonctionne pas. Que tout marche pour Paris, et seulement pour Paris. Ce n’est pas une nuance, c’est une fracture.
Vincent Labrune, quant à lui, en prend pour son grade. Qualifié à demi-mot de relais docile des intérêts parisiens, il est accusé de trahir la mission de la Ligue : représenter les clubs. Or, ce qu’a montré la séquence de la loi Lafon, c’est une Ligue qui ne consulte plus, qui décide seule, qui agit dans l’ombre. McCourt ose le dire : « Ça suffit. » Et il le dit au grand jour, là où d’autres préfèrent murmurer dans les couloirs.
Ce courage, il faut le souligner. Car dans les jours à venir, il ne fait aucun doute que les contre-feux médiatiques vont s’allumer, que les défenseurs du statu quo vont se dresser. Le microcosme, habitué à « manger à la même table », n’aime pas les voix discordantes. Et encore moins lorsqu’elles viennent de Marseille, ce club qui symbolise, pour beaucoup, l’opposition naturelle au pouvoir parisien.
Mais qu’on ne s’y trompe pas : il ne s’agit pas seulement du combat d’un homme ou d’un club. Il s’agit de l’avenir du football français. D’un championnat qui doit redevenir compétitif, équitable, lisible. D’un écosystème qui doit être pensé pour l’ensemble des acteurs, pas pour un seul. McCourt a ouvert la voie, aux autres clubs maintenant de se positionner. Vont-ils rester spectateurs, ou auront-ils le courage de se joindre à ce combat ?
Et les politiques, dans tout cela ? Ils ne peuvent pas rester éternellement les bras croisés, hypnotisés par les investissements qataris qui dépassent le seul cadre du football. Le mélange des genres, l’opacité des circuits financiers, la dépendance entretenue… Combien de temps encore allons-nous détourner le regard ? Le cri d’alarme du propriétaire marseillais devrait résonner comme un électrochoc dans les palais de la République.
On se souvient de ce « Tou Corrupt » lancé par Pablo Longoria dans les couloirs d’Auxerre. Beaucoup y avaient vu une sortie nerveuse. Avec du recul, c’était peut-être une intuition, une vérité trop brutale pour être formulée autrement. Aujourd’hui, McCourt lui donne un écho institutionnel.
Le combat sera rude. Les obstacles nombreux. Mais ce vendredi marque une étape décisive. Pour la première fois depuis longtemps, un acteur majeur du football français ose dire haut et fort ce que tant d’autres pensent tout bas. Oui, le système est biaisé. Oui, il est temps d’y mettre fin.
À nous, supporters marseillais, d’être derrière lui. Non par réflexe identitaire, mais parce que ce combat dépasse les frontières du Vélodrome. C’est celui de la justice, de l’équité, de l’avenir de notre championnat.
Alors, merci Franck McCourt. Merci d’avoir choisi le courage plutôt que le confort. Et que ce cri ne reste pas isolé.
Slim Hanayen.
