Ligue 1 : pourquoi les interdictions de déplacement vont empirer

Ligue 1 : pourquoi les interdictions de déplacement vont empirer

La saison 2024-2025 a confirmé une tendance déjà bien ancrée dans le football français : la multiplication des arrêtés préfectoraux encadrant ou interdisant les déplacements de supporters. Une mesure devenue presque systématique sur certaines affiches, et qui touche indistinctement la Ligue 1, la Ligue 2, mais aussi le football amateur. Un constat alarmant pour les groupes de supporters, qui vivent une restriction de plus en plus importante de leurs libertés de mouvement.

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À l’Olympique de Marseille, comme dans d’autres grands clubs français, plusieurs matchs ont été disputés sans la présence des groupes de supporters en déplacement, pourtant historiques et encadrés. Roberto De Zerbi, le nouvel entraîneur de l’OM, a pu constater cette atmosphère particulière lors de certaines rencontres, privées de ferveur adverse et s'en émouvoir en conférence de presse.

Un dialogue rompu entre supporters et autorités

L’Association nationale des supporters (ANS) déplore depuis des mois l’absence de discussion constructive avec les institutions. "Il n’y a aucune volonté des autorités d’aider à améliorer la situation", confie un responsable d’un groupe ultra du sud de la France dans une enquête signée RMC Sport. Cette rupture est également ressentie au sein des clubs, où les responsables de liaison avec les supporters (SLO) constatent une forme d’impuissance. Les dernières réunions de l’Instance nationale du supportérisme n’ont fait qu’accentuer les fractures. Le Kapo d’un groupe de Ligue 2 résume : "On peut déjà parier que le nombre d’interdictions de déplacement sera encore plus important la saison prochaine." Un sentiment largement partagé dans les tribunes.

Un discours sécuritaire assumé

Du côté des autorités, la ligne est claire. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau avait donné le ton dès octobre 2024, en affirmant sur RMC que le football mobilisait "trop de forces de l’ordre chaque week-end". Un message largement repris dans les préfectures, où certains responsables assument pleinement les interdictions, au nom de la sécurité publique. Pour un sous-préfet anonyme, interrogé récemment : "Pour ma part, ma vision ne changera pas. Si je dois demander des interdictions de déplacement, je le ferai sans problème." Un discours qui traduit un verrouillage complet de la position gouvernementale, malgré les critiques croissantes.

Un impact durable sur le football français

Sur le plan sportif, cette politique restrictive nuit directement à l’ambiance des stades et à l’identité des clubs. À Marseille, où la culture du déplacement est profondément ancrée, les absences des supporters lors de matchs phares contre Lyon, Paris ou Saint-Étienne ont pesé. Les statistiques le confirment : la saison dernière, plus de 90 arrêtés ont été recensés, un record depuis la création de la LFP.

Vers une banalisation de l’interdiction ?

La situation semble figée. Malgré les appels au dialogue de certains élus ou de clubs engagés, les autorités campent sur une ligne dure. Une orientation qui risque d’installer durablement un climat de défiance entre institutions et monde ultra, au détriment du spectacle et de l’ambiance populaire dans les stades français.