Longoria explique ce qui l’a vraiment rendu furieux à Auxerre

Longoria explique ce qui l’a vraiment rendu furieux à Auxerre

À l'heure du bilan, on aura sans doute oublié votre réaction après le match à Auxerre. Nous, on ne vous a pas revu depuis. Qu’est-ce que vous pouvez nous dire à ce sujet ? À la fois sur la forme – puisque vous sembliez particulièrement énervé ce jour-là – et sur le fond, car vous avez employé des mots assez forts. Qu’est-ce que vous pouvez nous dire aujourd’hui, alors que presque trois mois se sont écoulés depuis ce moment-là ?

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Pablo Longoria : "C’est un retour à un moment difficile sur le plan personnel. Y revenir, avec un peu de recul et de calme, m’amène à dire que je regrette profondément la forme, comme je l’ai toujours dit. Si je me place en spectateur extérieur et que je vois le président de mon club réagir de cette manière, la première chose que je me dirais, c’est : « Je suis surpris. » Vous me connaissez, j’aurais probablement rigolé. C’est comme ça. Donc, je vais vous raconter ça en détail, puisque nous avons le temps. Je ne cherche pas à esquiver les différentes situations. On peut dire que, sous l’effet de l’adrénaline et de la tension de cette saison, on se persuade, à un moment donné, qu’on est dans son bon droit. Jusqu’à ce que, personnellement, je me voie avoir ce type de réaction… et que je me sente complètement ridicule. Surtout parce que je considère qu’un président de club doit avoir un comportement exemplaire, qu’il se doit de représenter son institution avec dignité. Car en tant que président, on est le premier représentant du club. Et ce jour-là, je n’ai pas représenté l’institution comme il le faudrait dans un club comme le nôtre, et dont j’ai l’honneur d’être président. Pourquoi en arrive-t-on là ? Parce que nous avons vu, depuis le début de la saison, un certain nombre de situations… disons-le franchement : très étranges, quant à certains comportements vis-à-vis du club. Ce sont des choses qui s’accumulent intérieurement, jusqu’à ce que cela provoque une explosion. Je n’en ai jamais parlé, mais je tiens à le dire aujourd’hui : ma réaction n’était pas dirigée contre le monde de l’arbitrage. Même si cela a pu être interprété ainsi pendant des mois. Je ne me suis pas exprimé sur le sujet plus tôt, car j’ai estimé que ce n’était pas le moment d’attiser les tensions. Mon rôle de président, à ce moment-là, c’était d’apaiser la situation, pas de l’envenimer. Donc non, ce n’était pas une réaction contre l’arbitrage. C’était une réaction plus générale, qui a mené à une explosion, alors que cela aurait pu – et dû – être canalisé autrement.

Si je devais vous dire ce qui m’a le plus harassé pendant ces semaines – et je l’ai d’ailleurs dit sur une radio espagnole – c’est le fameux épisode de l’opérateur VAR. Sincèrement. Quand on fait du football, qu’on fournit autant d’efforts – Medhi Benatia a beaucoup donné, les entraîneurs aussi, tout au long de la saison… Je ne vais même pas vous raconter l’été qu’on a vécu. Des nuits sans sommeil, des efforts énormes, et ça a continué durant la saison. Dans ces moments-là, tu fais beaucoup d’efforts, mais dans le monde du sport, il y a naturellement beaucoup de choses qui ne dépendent pas de toi. C’est frustrant, mais c’est la réalité. Et quand tu ne peux plus avoir 100 % confiance dans ce que tu vois ou ce qui est censé garantir l’équité, ça devient un problème.

Même s’il y a 0,0001 % de zones d’ombre, c’est un problème dans le sport. Dans le football. Et je vais vous dire une chose : au moment où un doute peut exister sur un opérateur VAR, dans un championnat sérieux, cette personne aurait été immédiatement écartée. Je ne remets pas en cause les compétences des uns ou des autres, chacun a le droit de travailler et de mener sa vie privée comme il l’entend. Mais lorsqu’un doute pèse sur l’impartialité envers un club, un championnat normal aurait pris les devants, aurait évité toute polémique. Et quand je vois, avant un match, à la télévision, qu’on change l’angle de la caméra pour ne pas montrer qui était l’opérateur dans la salle du VAR, pour moi, c’est un immense – je répète, un immense – manque de respect. Un manque de respect pour notre travail quotidien, un manque de respect envers notre club. Et ça, pour moi, même encore aujourd’hui, ce n’est pas acceptable."

Un peu comme ce que disait Nicolas après votre sortie à Auxerre. Pour résumer, il y a eu un coup de sang de Medhi à Lyon, et on a senti que l’OM en avait un peu pâti par la suite, avec des décisions arbitrales qui semblaient plutôt défavorables. Après votre propre coup de sang, curieusement, les choses ont changé. Cette saison, on a parfois eu l’impression que, même si vos colères étaient souvent justifiées, vous mettiez un peu le feu vous-même.

Est-ce que, l’an prochain – avec la Ligue des Champions en plus, et trois personnalités fortes comme Roberto, Pablo et Medhi – vous envisagez de calmer un peu le jeu ? Peut-être parce que vous sentez que vous en avez payé les conséquences cette saison.

Pablo Longoria : "Dire qu’on en paie les conséquences, ça revient à admettre qu’un mauvais comportement entraîne des sanctions implicites. C’est un peu fort, non ? Honnêtement, on agit toujours avec émotion pour défendre les intérêts du club, dans des situations qu’on estime injustes. Mais oui, je le reconnais : il y a des limites à ne pas dépasser. Et moi, je les ai franchies. J’en ai payé le prix, et je suis le premier à faire mon autocritique. Je suis quelqu’un de passionné, parfois trop. Et je suis Espagnol, j’ai travaillé neuf ans en Italie : le football là-bas, c’est fait de tension, de conflits, de polémiques. J’adore ça, tout comme le coach. Ça fait partie du jeu. Mais en France, ce n’est pas perçu de la même manière. On ne peut pas non plus changer l’ADN d’un club. Ce que vous appelez l’idéologie, ça ne se modifie pas. Mais en parallèle, je veux dire autre chose : sur la fin de saison, j’ai trouvé le niveau de l’arbitrage très bon. Pas en notre faveur spécialement, mais d’un point de vue global. Je le dis sincèrement : il y a de bons arbitres en France. Individuellement, beaucoup sont compétents. Ça se voit aussi dans les matches européens qu’ils dirigent, à Manchester United, à la Real Sociedad, ou ailleurs.

Le vrai problème, pour moi, c’est le manque total de coordination entre le protocole VAR et l’arbitrage sur le terrain. Ça ne fonctionne pas. Il y a des courants divergents dans l’arbitrage, avec des objectifs techniques différents. Il n’y a pas de ligne unifiée, et c’est là que ça devient préoccupant. Parce que tout dépend alors du comportement individuel de chaque arbitre. Et ce manque d’unité technique crée des incompréhensions. Je l’ai dit ici en conférence de presse, et je l’ai aussi dit en privé : je défends la même position depuis le début. Il y a un vrai problème de cohérence entre les décisions VAR et celles prises sur le terrain. Et je vais aller plus loin : cette saison, je me suis senti presque paranoïaque. Je suis quelqu’un de très méticuleux, qui aime contrôler les moindres détails. On est allés jusqu’à faire appel à des architectes internationaux pour analyser les lignes de hors-jeu tirées par la VAR. Je le dis clairement : les lignes de la VAR dans le championnat français sont mal tracées. Elles ne tiennent pas compte de tous les paramètres techniques, ni des différences d’installations dans les stades. Dans certains cas, ces lignes sont tracées presque manuellement. Et là, attention : parce que cette situation, elle est grave."