OM : Angel Gomes, et si c’était lui la vraie bonne surprise de l’été ?

OM : Angel Gomes, et si c’était lui la vraie bonne surprise de l’été ?

À l’OM, certains joueurs prennent leur temps pour s’adapter. D’autres, comme Angel Gomes, n’ont pas besoin de préambule. Le milieu anglais s’impose doucement, mais sûrement, comme l’une des meilleures surprises de ce début d’été. Arrivé gratuitement après la fin de son contrat avec Lille, il avait tout du pari discret mais réfléchi. Après deux matchs de préparation, il commence déjà à ressembler à une évidence. S’il est toujours trop tôt pour tirer des conclusions définitives en juillet, les premières impressions sont souvent révélatrices. Et avec Angel Gomes, elles sont excellentes. À 24 ans, il semble déjà comprendre les subtilités du système de Roberto De Zerbi, réputé pour son exigence et sa complexité. Ce qui ne l’effraie pas. Au contraire, il s’y fond avec naturel, comme s’il avait toujours évolué dans ce cadre.

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Une intégration express 

Il y a des joueurs qui marquent par leur impact physique, leur vitesse ou leur volume de jeu. Angel Gomes, lui, séduit par son intelligence. Sa manière de se positionner, de se rendre disponible, de jouer dans le bon tempo. Contre Charleroi, il n’a pas flambé, mais il a brillé dans l’ombre, dans tous ces petits gestes que seuls les yeux attentifs détectent : une couverture juste au bon moment, une passe qui casse deux lignes, un décalage préparé une ou deux secondes à l’avance.

Associé à Pierre-Emile Höjbjerg, Gomes a évolué devant la défense, mais pas dans un rôle figé. Il s’est adapté aux mouvements de ses partenaires, comblant les espaces selon les phases de jeu. Lorsque Murillo montait, il redescendait pour offrir une solution de relance. Quand le Panaméen a été expulsé, il s’est recalé dans un registre plus classique, où il a continué à faire preuve de lucidité et de calme. À aucun moment, il n’a semblé débordé par les événements. Et ce n’est pas une surprise. Angel Gomes sort de cinq saisons pleines avec Lille, où il a été formé à jouer dans un environnement tactique exigeant. Il connaît la Ligue 1, son intensité, ses pièges. Ce n’est pas un pari exotique, mais un joueur au CV déjà solide. Et même si son petit gabarit (1,66 m) peut interroger, sa science du placement compense largement ce que son physique ne lui permet pas.

Une succession naturelle à Rongier, un avenir dans les mains

Depuis le départ de Valentin Rongier à Rennes, la question de sa succession était au cœur des débats. L’ancien capitaine marseillais laissait un vide, aussi bien dans le vestiaire que sur le terrain. Mais à bien y regarder, Angel Gomes semble taillé pour reprendre ce flambeau. Il ne crie pas, il ne gesticule pas, mais il incarne déjà une forme de régularité, de fiabilité, cette assurance tranquille qui rassure ses coéquipiers. Maxence Volpe, consultant tactique pour Le Phocéen, résumait ainsi sa prestation contre Charleroi : "Angel Gomes confirme. Il a été très sérieux, une nouvelle fois. Plus il joue, plus il s’impose. Techniquement, c’est très propre. Petits dribbles, ouvertures, maîtrise… Il dégage une vraie intelligence de jeu. Très prometteur." Ce que montre Gomes, au-delà de ses qualités individuelles, c’est sa capacité à comprendre ce que le collectif attend de lui. Ce n’est pas un soliste. Il joue pour les autres, pour l’équilibre, pour la progression. Dans un effectif qui cherche encore ses repères sous De Zerbi, il est déjà l’un de ceux qui apportent de la clarté.

La complicité retrouvée avec Mason Greenwood, son ancien coéquipier de Manchester United, peut aussi accélérer son intégration. Les deux Anglais se cherchent, se trouvent, et pourraient devenir un duo clé dans l’animation offensive de l’OM. Mais même sans ballon, Gomes est essentiel. Il oriente, compense, crée des lignes de passe. Il est le type de joueur qui rend les autres meilleurs. Le prochain match amical contre Gérone, samedi en Andorre, offrira une nouvelle opportunité de le voir à l’œuvre. À ce rythme, il ne fait aucun doute que Gomes sera un élément central du onze olympien en début de saison. Et si cette montée en puissance se confirme, Pablo Longoria pourra se targuer d’avoir réalisé l’un des plus jolis coups du mercato estival. Silencieux mais précieux, Angel Gomes est peut-être l’homme de l’ombre qui éclairera la saison de l’OM.