OM : Où en est Aubameyang à 36 ans ? L'analyse complète
Quand certains déclinent avec l’âge, Pierre-Emerick Aubameyang semble, lui, défier les lois de la nature. À 36 ans, l’ancien buteur de l’Olympique de Marseille continue d’empiler les buts avec une régularité impressionnante, la saison dernière sous les couleurs d’Al-Qadsiah, promu en Saudi Pro League. Pour Nicolas Girard, préparateur physique à Al-Ittihad mais également passé par l’OM sous Jean-Louis Gasset, il ne fait aucun doute : "Plus il vieillit, plus il se bonifie, plus il est buteur." Une analyse posée dans les colonnes de L'Equipe, peut-être partiale c'est vrai, mais issue de l’observation de terrain et de la connaissance intime d’un joueur qu’il a côtoyé au quotidien.
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À Al-Qadsiah, Aubameyang n’est pas arrivé dans un cocon. C’est dans un club promu qu’il a dû faire ses preuves. Positionné dans un système en 3-5-2, aux côtés du Colombien Julian Quinones, il a su s’imposer comme un leader offensif incontesté. "Les deux ont été très complémentaires, très efficaces, ils avalaient les espaces sans cesse", explique Girard. Une association prolifique, portée par l’intelligence de déplacement d’Aubameyang, toujours prompt à attaquer la profondeur, encore et encore, contrairement aux idées reçues.
Ses statistiques parlent d’elles-mêmes : 17 buts en 32 matchs de Saudi Pro League la saison dernière, 21 buts en 36 matchs toutes compétitions confondues. Mais au-delà des chiffres, c’est l’impression visuelle qui frappe. Une présence constante, une capacité à sentir le jeu, à se positionner idéalement dans la surface pour finir les actions. "Dans la surface, il est vraiment devenu chirurgical, même s’il l’était déjà avec l’OM", rappelle Girard. À Marseille, Aubameyang avait déjà prouvé son efficacité dans un contexte sous pression, en portant son équipe vers une demie-finale de Ligue Europa.
Mais la longévité d’Aubameyang ne tient pas du hasard. C’est le fruit d’une discipline irréprochable et d’un amour sincère pour son métier. "C’est un athlète, il n’y a aucun doute là-dessus. C’est quelqu’un qui fait très attention à son hygiène de vie, il est toujours affûté aujourd’hui encore", témoigne Girard. Le Gabonais ne triche pas, il travaille, s’entraîne avec sérieux et intensité, s'équipe de matériel de pointe pour optimiser sa récupération à domicile et demeure un moteur dans le vestiaire. "À l’entraînement, il tire les autres vers le haut, il amène tout le groupe avec lui."
Cependant, à 36 ans, le défi physique reste réel. Enchaîner les matchs tous les trois jours n’a rien d’anodin, même pour un corps aussi entretenu. "L’incertitude, ce sera l’accumulation des matchs qu’il faudra gérer parce que jouer tous les trois jours, on ne l’encaisse pas de la même façon à 20 ans qu’à 36." Girard le sait mieux que quiconque : une programmation adaptée et une gestion intelligente du temps de jeu seront indispensables. Reste à savoir quelle place le staff de l'OM lui réservera dans la rotation alors qu'Amine Gouiri devrait rester le premier nom de la hiérarchie en pointe.
Autre élément clé dans la gestion d’Aubameyang : son positionnement sur le terrain. Le joueur formé à l’AC Milan a longtemps évolué sur un côté, mais cela appartient désormais au passé. Pour Girard, la question ne se pose même plus : "C’est un joueur d’axe maintenant. Quand tu joues sur le côté, le travail défensif à effectuer est beaucoup plus conséquent. À mon avis, il faut le décharger de ces tâches-là ou, au moins, alléger les courses qu’il devra effectuer." Car l’objectif est clair : le préserver pour le rendre décisif. "Avec la maturité, il a gagné en efficacité à tous les niveaux : dans le jeu et devant le but. Il est tellement adroit, il sent tellement bien les coups qu’il est préférable de le voir en pointe." Attention car dans l'effectif de l'OM, il y a déjà un joueur à qui le travail défensif a été allégé l'an passé en la personne de Mason Greenwood. Cela risque d'être compliqué s'ils sont deux, en même temps, dans cette configuration sur le terrain.
Girard reste confiant en se souvenant d'une statistique lors de lors aventure phocéenne commune : "Lors de son premier passage à l’OM, c’est lui qui avait les meilleures statistiques sur la répétition des courses à haute intensité en match, à plus de 25 km/h. Ces chiffres-là ne mentent pas." Loin de l’image d’un vétéran en pré-retraite, il continue de briller, et pas seulement avec ses tenues. Une trajectoire qui inspire le respect, et qui rappelle qu’un grand buteur ne vieillit jamais vraiment.
