OM : quand frapper vaut mieux que parler…

OM : quand frapper vaut mieux que parler…

Deux scènes, deux instances, deux mondes

Dimanche 13 juillet, Luis Enrique, entraîneur du PSG, est pris dans une altercation avec João Pedro, attaquant de Chelsea. Les images le montrent bousculant le joueur et le touchant au visage. Aucune sanction immédiate. Aucun carton. Rien. L’arbitre n’a pas bronché, et la FIFA n’a, pour l’instant, pas annoncé de poursuites disciplinaires. Qu’il y ait une enquête ou non, le contraste est déjà saisissant.

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14 janvier, autre décor, autre issue

Ce soir-là, en seizièmes de finale de Coupe de France, Medhi Benatia, directeur du football de l’OM, conteste une décision auprès du corps arbitral. Pas de contact, pas de geste violent, mais un ton ferme et un doigt pointé. Bilan : trois mois de suspension ferme, plus trois mois avec sursis. La sanction est confirmée malgré un appel au CNOSF. Le message est clair : un mot peut coûter plus cher qu’un geste.

La règle, ou l'interprétation de la règle ?

Selon l’article 14 du code disciplinaire de la FIFA, une agression (coup, bousculade, contact au visage) expose à une suspension d’« au moins trois matchs ». Mais le même code précise que ces sanctions s’appliquent si les faits ont échappé aux officiels, ce qui est le cas ici. Pour autant, rien n’indique que la FIFA saisira sa commission de discipline. Et c’est peut-être là, plus que dans le geste lui-même, que réside le cœur du problème : la variabilité dans le traitement des comportements, selon la scène, l’instance, le contexte.

Une justice sportive à deux vitesses ?

Ce n’est pas une affaire de clubs. Ce n’est pas une affaire de pays. C’est une affaire de cohérence, comme l'a souvent expliqué le président Pablo Longoria. Comment expliquer que dans une finale de Coupe du monde des clubs, une main sur le visage d’un joueur reste sans suite immédiate, tandis que dans un 16e de finale de Coupe nationale, un comportement verbal entraîne une suspension lourde, ferme, et confirmée ?

Des instances, des filtres, des inerties

FIFA d’un côté. FFF de l’autre. Deux manières d’agir. Deux vitesses. Deux sensibilités. L’une laisse place à la temporisation, à l’analyse différée. L’autre tranche vite, fort, quitte à surcorriger. Résultat : des sanctions qui ne semblent plus refléter la gravité des faits, mais plutôt la machine administrative qui les traite.

Des réactions qui interrogent

Luis Enrique, en conférence, s’est défendu : « Mon intention était d’apaiser, de séparer les joueurs. » João Pedro, lui, n’a pas officiellement réagi. L’ancien arbitre Iturralde González, lui, a été plus direct : « Si l’on regarde l’action, elle est sanctionnable. » Côté marseillais, Benatia avait reconnu un comportement passionné, sans agressivité physique. La FFF, elle, n’a pas tremblé.

La sanction est un miroir

Au fond, cette affaire n’est pas celle d’un homme, d’un club ou d’une rivalité franco-française. Elle raconte une chose plus simple et plus dérangeante : la sanction ne reflète pas toujours le fait, mais le contexte dans lequel ce fait est jugé. Un même geste peut valoir une tape sur les doigts ou trois mois d’exclusion. Un même mot peut être ignoré ou puni sévèrement. Et ce flou-là, plus que le favoritisme supposé, est ce qui mine la lisibilité et la crédibilité des décisions disciplinaires. Dans le football comme ailleurs, quand la règle dépend de qui l’applique, ce n’est plus une règle. C’est un filtre.