OM : que faut-il faire avec Moumbagna cet été ?
Quand Faris Moumbagna débarque à l’OM en provenance de Bodø/Glimt lors du mercato hivernal 2024, peu d’observateurs le connaissent. Pourtant, il va rapidement marquer les esprits. Dans une équipe marseillaise en difficulté en championnat mais portée par une belle dynamique en Coupe d’Europe, l’attaquant camerounais s’illustre notamment en Ligue Europa. Son but décisif face à Benfica en quart de finale retour reste gravé dans les mémoires, tout comme son retourné spectaculaire à Toulouse, synonyme d’égalisation arrachée au bout du suspense. Malgré des limites techniques évidentes, son profil atypique – physique, agressif, généreux dans l’effort – en a fait une arme précieuse pour Jean-Louis Gasset, puis pour les débuts de Roberto De Zerbi.
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Une préparation encourageante… stoppée net
L’été 2024 débute avec de nouveaux doutes. L’arrivée de Roberto De Zerbi et celle d’Elye Wahi, recruté pour 25 millions d’euros, semblent condamner le temps de jeu de Moumbagna. Pourtant, les matchs de préparation racontent une autre histoire : utilisé régulièrement, il montre qu’il peut être une alternative intéressante, notamment dans un rôle de pivot ou d’attaquant d’impact. Mais le sort s’acharne dès la première journée de Ligue 1. Entré en jeu lors de la victoire de l’OM à Brest (5-1), Moumbagna se blesse gravement au genou droit. Le verdict tombe rapidement : rupture du ligament croisé antérieur. Une blessure lourde qui le tiendra éloigné des terrains pour l’ensemble de la saison 2024-2025.
Une hiérarchie chamboulée en son absence
Pour pallier cette absence, le club recrute Neal Maupay en prêt dans les ultimes heures du mercato. L’ancien attaquant de Nice, heureux à Marseille, a lui-même confirmé que son option d’achat serait levée dans les prochaines semaines. "Je pense qu’on n’est pas là pour parler de contraintes. Il faut demander aux personnes concernées, mais en tout cas, moi, je suis très heureux ici, et si tout va bien, je serai à Marseille dans les prochains jours", a avoué le principal intéressé en zone mixte après le succès contre Rennes. Dans le même temps, Elye Wahi quitte le club, remplacé par Amine Gouiri. Ce dernier, international algérien, s’est rapidement imposé comme un titulaire indiscutable en attaque, avec 10 buts et 3 passes décisives sur la phase retour. Autre élément à prendre en compte : l’émergence de Robinio Vaz. Le jeune espoir formé à l’OM a réussi des débuts prometteurs, s’insérant dans la rotation et compliquant davantage l’équation pour Moumbagna.
Une route bouchée, un avenir incertain
Avec la qualification en Ligue des champions pour la saison prochaine, l’OM entend franchir un cap. Le recrutement d’un attaquant de haut niveau est déjà évoqué, ce qui rend le retour de Moumbagna dans la hiérarchie offensive encore plus improbable. Dans ce contexte, un départ semble inévitable. Mais le vendre paraît difficile, tant sa longue indisponibilité a fait chuter sa valeur. L’hypothèse la plus réaliste aujourd’hui reste celle d’un prêt, potentiellement en Ligue 1, pour qu’il retrouve du rythme et puisse enfin exprimer son potentiel. Comme l’a récemment rappelé Romain Canuti dans Le Talk Show, ce type de solution serait bénéfique pour toutes les parties. Elle permettrait à l’OM de ne pas brader un actif, et au joueur de se relancer dans un environnement moins exposé.
Le cas de Faris Moumbagna sera donc l’un des nombreux chantiers du mercato estival pour Pablo Longoria et Medhi Benatia. Il incarne à lui seul la complexité de la gestion d’un effectif entre ambitions sportives, contraintes économiques, et incertitudes physiques. À 24 ans, l’attaquant camerounais n’a peut-être pas dit son dernier mot. Mais pour espérer rebondir, encore faut-il lui offrir un cadre favorable. Reste à savoir si ce sera à Marseille… ou ailleurs.
