OM, Rabiot, Rowe : cela va aller jusqu'où ?

OM, Rabiot, Rowe : cela va aller jusqu'où ?

Le football est rempli d’histoires de vestiaires, de tensions étouffées, de paroles plus hautes que les autres, de gestes mal interprétés. Mais il est rare que ces histoires se transforment en un épisode aussi bruyant que celui qui a éclaté vendredi soir à Rennes entre Adrien Rabiot et Jonathan Rowe. L’Olympique de Marseille sortait tout juste d’une défaite amère (1-0), concédée dans le temps additionnel alors que l’équipe avait évolué en supériorité numérique une bonne partie de la rencontre. Frustrés, abattus, les Marseillais se sont engouffrés dans le vestiaire du Roazhon Park. Ce qui aurait dû rester un simple moment de décompression d’après-match s’est mué en une scène violente qui fait aujourd’hui les gros titres.

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D’abord des cris, des reproches, des accusations sur l’implication et l’engagement de certains. Puis un geste, une gifle, un col saisi, des coups échangés. Si bien qu’aujourd’hui, le constat est clair : deux joueurs de l’effectif marseillais, dont un cadre de l’équipe de France et un jeune élément en instance de départ, ont dû être mis à l’écart par décision de la direction.

Cette mise à l’écart n’est pas anodine. Elle signifie qu’à l’OM, on a pris la mesure de l’incident. Car il ne faut pas se tromper : on ne peut pas banaliser la chose. Oui, des altercations entre coéquipiers, il y en a toujours eu. Dans l’histoire du football, on peut citer des disputes à l’entraînement, des coups échangés dans un bus ou des accrochages filmés sur un banc de touche. Mais après une première journée de championnat, alors que la saison débute à peine, il est rare d’assister à un tel spectacle.

On ne parle pas d’un clash ponctuel au cœur d’un mois de février tendu, après une élimination en Coupe ou un enchaînement de mauvais résultats. Non, nous sommes à la sortie du premier match de la saison, censé poser les bases d’un nouvel élan collectif. La phrase prêtée à De Zerbi, « C’est la dernière fois », en dit long sur la gravité qu’il accorde à l’affaire. L’Italien, qui connaît déjà la complexité d’un groupe comme celui de l’OM, sait que si l’incident n’est pas jugulé immédiatement, il peut empoisonner tout le reste de l’année.

Car c’est bien là la clé : que va-t-il se passer maintenant ? Dans ce sens, on peut – et on doit – essayer de voir un aspect positif dans ce qui s’est produit. Si tout est mis en œuvre pour que cet accrochage ne reste qu’un épisode sans lendemain, alors l’OM s’en sortira grandi. La scène continuera de circuler sur les réseaux sociaux, de faire le bonheur des commentateurs à chaque date anniversaire, de resurgir à l’occasion du prochain Rennes-OM, mais sans polluer durablement la saison. En somme, une anecdote lourde, bruyante, mais gérable.

Il faut rappeler que le football de haut niveau est une fabrique à tensions. Les egos, la pression médiatique, l’attente des supporters et l’exigence du staff créent une atmosphère propice aux dérapages, alors que les réseaux sociaux multiplient l'ampleur désormais. À l’OM plus qu’ailleurs, tout est exacerbé. Une remarque d’un cadre peut vite être vécue comme une attaque personnelle. Une gifle peut en appeler une autre. Et la frustration d’un mauvais résultat peut faire sauter les fusibles plus vite qu’on ne le croit.

Mais ce que l’OM doit absolument éviter, c’est que l’affaire Rabiot-Rowe devienne l’arbre qui cache la forêt. Oui, l’épisode est grave. Oui, il a fait mal à l’image du club. Mais il ne doit pas masquer les véritables enjeux sportifs : la construction d’un collectif, l’assimilation des idées de De Zerbi, la montée en puissance progressive d’un effectif encore en rodage. Après tout, les trois points perdus à Rennes ne sont pas déterminants : sur 102 points à distribuer en championnat, ils représentent les trois moins importants. Tout reste à faire.

Il serait tentant, dans un contexte aussi inflammable, de se lancer dans des procès d’intention. De dire que le vestiaire est déjà fissuré, que De Zerbi a perdu son autorité, ou que certains joueurs ne veulent pas jouer le jeu. Ce serait oublier que le football est fait de contradictions. L’année dernière encore, l’OM a traversé des épisodes de tensions internes, avant de terminer deuxième du championnat. Les disputes d’un soir ne font pas forcément les rancunes d’une saison.

Finalement, la vraie question n’est pas de savoir ce qui s’est passé dans ce vestiaire vendredi soir. La vraie question est de savoir ce qui se passera demain, à l’entraînement, dans le prochain match, et dans les semaines qui suivront. Le football ne retient pas les gifles, il retient les victoires. Si l’OM se remet rapidement sur les rails, l’affaire Rowe-Rabiot rejoindra la longue liste des histoires sulfureuses du club, classées au rayon des anecdotes. Si, en revanche, l’équipe continue de s’enliser, alors cet accrochage deviendra un symbole, celui d’un groupe qui a commencé à imploser dès le premier soir.